samedi 23 juin 2007

Centons II.

1) Nostalgie

Sur le Pont Neuf j’ai rencontré
L’ancienne image de moi-même
Pont Alexandre pâle et beau
Toutes les filles le dimanche
s’en vont flâner au bord de l’eau.
Mon beau Paris de marronniers
C’était comme une féerie
C’était le Paris de l’an mille
Le souvenir n’est qu’une cendre
Adieu ma vie, adieu ma ville.

Centon Louis Aragon : le roman inachevé

2) Portrait mélancolique

Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé
Je suis debout dans la nuit noire et je m’agrippe
Je suis comme le roi d’un pays pluvieux
Je suis veuf, je suis seul et sur moi le soir tombe.

J’ai chaud extrême en endurant froidure
J’ai sur l’âme un cercle lumineux qui voyage
J’ai quelque lassitude, est-ce l’heure, est-ce l’âge ?
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.

Je vous aime ô beaux hommes vêtus d’opossum
J’aime le son du cor le soir au fond des bois
J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre
J’aime… à ce nom fatal je tremble je frissonne

J’ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies
J’ai rêvé dans la grotte où nage la sirène
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité
Je rêve que je dors je rêve que je rêve

G. de Nerval : El desdichado
René-Guy Cadou : La nuit surtout (Hélène ou le règne végétal)
Charles Baudelaire : Spleen
Victor Hugo : Booz endormi
Louise Labé : Sonnet
Valéry Larbaud : Thalassa
Louis Aragon : Le roman inachevé
Charles Baudelaire : Spleen
Robert Desnos : Rrose Sélavy
Alfred de Vigny : Le cor
Charles Baudelaire : Chant d’automne
Louis Racine : Phèdre
Arthur Rimbaud : Le bateau ivre
Gérard de Nerval : El desdichado
Robert Desnos : J’ai tant rêvé de toi

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